Ce livre met en évidence des questions existentielles sur nos rapports avec la société : l’individualisme et les « différences » débridées, n’engendrent-elles pas une « liberté » qui isole, impossible à vivre, source d’angoisse, de culpabilité et de tourment ?
L’antidote est la tentation de l’innocence ou de l’irresponsabilité.
Plusieurs logiques (le consumérisme, la victimisation, …) vont nous permettre d’échapper à ce poids, en nous infantilisant et en effaçant en nous le goût de la réflexion, de la raison et du sens critique. P.Brückner donnent de très nombreux exemples, pris avant le XX1e siècle (livre publié en 1995) mais qui résonnent encore dans l’actualité et le quotidien : les consommateurs insatiables et impatients, les serbes exclusifs, martyrs et bourreaux, le féminisme totalitaire…
Certains exemples peuvent paraître excessifs ou trop longuement décrits mais globalement, le livre est interpellant et contribuera à nous interroger sur nos engagements citoyens.
Extraits
La victimisation est le recours de celui qui est en proie à la peur, se constitue en objet d’apitoiement plutôt que d’affronter ce qui l’effraie.
Le consumérisme n’a pas de vocation civilisatrice ; sa seule vertu, mais elle est immense, c’est de nous délasser, d’être un remède aux tensions et à la solitude…et d’être le jouet de stratégies commerciales diverses !
Si les relations entre les deux versants (NB homme et femme) de l’humanité ne se sont pas améliorées -affranchissement n’est pas synonyme de sérénité- elles se sont complexifiées ; à défaut d’être plus faciles, elles sont du moins plus intéressantes..
Invoquer les dommages subis par son peuple (ici, les serbes entre 1941 et 1945), pour exiger un passeport pour l’immunité perpétuelle, se placer en toute légalité hors-la-loi
L’image défile, l’écran fait écran et l’univers peut pénétrer dans notre vie sans l’influencer. Nous sommes si proches des autres que nous n’avons plus de prochains
La responsabilité doit se choisir un champ de fraternité limité… nous ne pouvons nous donner à tous, nous devons privilégier la permanence et la fidélité… La responsabilité est tragique.
L’humanitaire ne cherche que des affligés, la politique requiert des interlocuteurs… L’un produit des assistés, l’autre exige des responsables. La charité court toujours le risque de vouloir remplacer l’Etat comme l’humanitaire de périmer la politique.
Ni désespoir, ni béatitude, un éternel inconfort qui nous demande de nous battre alternativement sur plusieurs fronts sans jamais croire détenir la solution ou le repos.
En définitive, il n’est qu’un moyen de progresser, c’est d’approfondir inlassablement les grandes valeurs de la démocratie, la raison, l’éducation, la responsabilité, la prudence, de renforcer la capacité de l’homme à ne jamais s’incliner devant le fait établi, à ne pas succomber au fatalisme.
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Un résumé du livre est disponible sous format PDF.
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