Il y a des soirs comme ça........rien envie de faire, vautrée dans le fauteuil, j’essaie de me mettre en "symbiose" avec la télévision. Celle-ci ne veut rien comprendre et ne me suit pas. Ses programmes sont nuls, peu attrayants, inintéressants et même pas drôles.
Il reste une solution, zapper, zapper, encore zapper et vivre d’espoir.

Alors là ! Subitement et complètement inattendu apparaît un acteur que j’admirais les yeux écarquillés et la bouche ouverte il y a 45 ans. Le bel Anthony Quinn !
Le petit écran m’envoie des images "westernoises" telles que j’en voyais dans un cinéma spécialisé (rue neuve) en films de cow-boys et indiens.

J’en reviens à ma soirée de ce 14 juin. Le film est commencé, je lis alors le résumé....cela se passe en 1750 au Mexique. Traqué par les troupes du gouverneur Anthony Quinn, un bandit de grand chemin, trouve refuge auprès d’un vieux père franciscain. Pour avoir accueilli le hors la loi, le saint homme est banni et envoyé dans une bourgade isolée ...

J’arrive juste à temps, le peu de villageois et le héros sont postés dans un fort en ruine, à l’affut d’un éventuel prédateur.
Tout est calme, trop calme. Il y a toujours une colline face à un fort ou un village en ruine.
Normal, sinon d’où sortiraient en "catimini" les indiens ?
Cette colline-ci est superbe, verdoyante et rocailleuse à la fois.
Le décor est planté, l’ambiance est tendue.

Méfiance, stress dans le fort....à tord ou à raison ?
La réponse ne tarde pas "à raison" ! Comme par enchantement sans bruit, aucun, sur la ligne horizontale entre ciel et terre, au sommet de la colline, quelques plumes viennent narguer le paysage, sous elles les visages ocrés, les nez aquilins, puis la tête du cheval, le cheval en entier. Ils sont là, les Sioux, Apaches ou autres Commenches formant une rangée bien régulière sur l’horizon, majestueusement ils se découpent dans le ciel.
Quelle surprise !
Surprise dont on se passerait bien mais que l’autre camp attendait en même temps.
Ordre de notre héros Quinn : « Ne bougez pas, attendons s’ils veulent parlementer pour une paix possible ! »

Dans le fort, les canons sont prêts entourés de seaux de poudre. Chacun a son fusil et occupe son poste. Des hommes de tous calibres, des gros, des grands, des petits, des moustachus, des maigres, des chapeautés, des chauves, des édentés. Des gens de tous âges, prêts à combattre pour préserver ce qu’il reste de leurs familles. Le chef est ce brigand converti, qui fait ici sa bonne action de repentir. Du moins l’espère- t-on !

La rangée d’emplumés, colorés avance au pas cadencé des sabots des chevaux. La rythmique est magnifique, guidée par un bruit de fond de tam-tam qui n’annonce rien de bon, qui paralyse les adversaires. Ils sortent de partout, se multiplient de façon incalculable.
Il faut constater qu’ils sont racés, je ne vois aucun gros, aucune moustache mais de beaux torses musclés. Impressionnant !
Soudaine agitation dans le fort, chacun attend les ordres du bel Anthony. Il est interdit de quitter son poste.
Une flèche siffle au dessus des têtes, la première, celle qui annonce le grand carnage. Celle qui ne tue pas, celle qui vient en éclaireuse, celle qui attend la répartie qui bien sûr se manifeste illico.
Les flèches lancées vers le ciel, viennent par un hasard "divin" se planter dans un bras ou une jambe pour l’empoisonner, l’une dans le dos d’un franc tireur qui s’écroule, le sang sortant de sa bouche, une autre vient se planter en plein coeur d’un bombardier qui meurt en hurlant avachi sur son canon.

Par on ne sait quel miracle aucune flèche n’atteint notre héros et aucune poudre ne blesse le grand Manitou. Normal, ces deux là doivent se livrer à un combat "corps à corps" mélangeant leurs sueurs, leurs rages, se roulant dans la poussière. Soulevant celle-ci, les voilà dans un flou artistique, le son est amplifié, les coups résonnent. Ils se relèvent, on voit alors leurs yeux rougis, leurs corps tuméfiés, leur peau tannée par le soleil, l’indien torse nu, Anthony pantalon et chemise en lambeaux. Chacun joue des muscles de son torse. Ils sont solides, robustes, balèzes, baraqués.
Captivée par ces deux mâles en sueur, j’en oublie les autres, les blessés, les agonisants, les morts.
La bagarre fût dure, rigoureuse, violente, poignante ...

Le soleil se couche derrière la colline suivi par les indiens survivants. Certains à pied, d’autres à cheval. Les plumes pliées, cassées, pendantes, plus du tout fringantes !
Le malandrin converti a pu sauver quelques familles, sa tâche est terminée.

Dans ce cas il est manifeste que les indiens sont les "méchants"
Sans l’avoir vu les "bons" ont surement gagné.

J’avoue que je n’ai suivi ce film que durant 10 minutes. Seule cette bagarre m’intéressait . Mon imagination et quelques vieux souvenirs ont fait le reste.

Jeune, lorsque je voyais un indien se pointer dans un film, j’avais une forte envie de pouvoir aller prévenir le héros, le bon, chaque spectateur avait une réaction dans la salle à la vue de ce "méchant" Ho ! Ha ! Aie ! Attention !

Mes copains les gamins jouaient à cow-boys indiens.

Aujourd’hui, celui qui a tenu le coup est Lucky Luke, le cow-boy relax, a cheval sur Joly Jumper un rien lymphatique.

Un héros n’est pas l’autre, les temps ont changé.

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