Ou si vous préférez :
L’argent, à quoi ça sert ? L’argent, sujet tabou ? L’argent fait-il le bonheur ? L’argent au coeur du projet de nos sociétés occidentales ?

Et si vous désirez alimenter votre réflexion, aller faire un tour sur :

 l’article de Pierre Rivir "Organiser son malheur de manière convenable"
 le poème reçu de Fernand "L’euro et ses limites"
 un article sur la toile Québécoise : "L’argent fait le bonheur ..."

19 commentaires Répondre

  • Romy Répondre

    L’argent, quelle plaie, ceux qui n’en ont pas ne sont pas nés sous la bonne étoile, ou peut-être pas dans le bon pays ? Ceux qui en ont en font n’importe quoi ou souvent n’en font rien, comme nous pouvons entendre dire :"il y en a qui couperait un franc (hic euro) en 4". Pour moi, ceux qui ont le plus de chance ce sont ceux qui en ont juste assez pour vivre, se soigner, pour survivre ! Mais par dessus tout ce qui compte c’est l’amour, le vrai, celui qui vous persuade que vous êtes le plus riche au monde ! Il y a aussi les petits gestes envers ceux qui ont moins de chance que nous. L’argent est tellement futile, lorsqu’il s’agit de le compter sur un extrait de compte ou autre, en se frottant les mains ne se rendant pas compte qu’un jour nous ne l’emporterons pas avec nous. Certains diront, cela servira au(x) enfant(s), oui mais d’ici là, donnent-ils assez d’amour à ces enfants ? Comment ces héritiers verront-ils cet argent venu d’ils ne savent pas trop bien qui ? Ils penseront "tiens lorsque j’en ai eu besoin, de son vivant, je lui ai tendu la main, il m’a dit je n’ai rien ! et voilà que maintenant.".
    Je ne sais pas comment résoudre le problème de la pauvreté dure presqu’impensable, mais ici en Belgique, nous ne pouvons nous plaindre. Ou peut-être alors certains sont-ils trop exigeants, ou ne connaissent-ils pas l’amour qui panse bien des plaies ! Moins de conflits (sinon plus), plus d’amitié- de compréhension et l’argent n’aura plus la même importante. L’argent a l’importance que nous lui donnons. Romy.

    • cyal Répondre

      tu as raison mais qu’est ce qu’il en faut pour pouvoir vivre decemment !je ne suis ni riche ni pauvre mais il n’est pas toujours agreable de ne pas en avoir plus !pour pouvoir gater ceux que j’aime !rien que pour ca je preferais en avoir un peu plus

  • clodomir Répondre

    j’aime bien :
     les riches (de naissance, ceux qui n’ont jamais eu de problèmes d’argent) qui disent que l’argent ne fait pas le bonheur, voire même qu’il peut être un souci, un fardeau...
     les "top models", des femmes superbes, qui disent que la beauté n’a pas d’importance...
     les gens célèbres, connus, qui disent que la gloire est un fardeau...

  • Nikky (Siréas) Répondre

    J’ai toujours un léger coup de sang dès que des voix s’élèvent pour répéter que "l’argent ne fait pas le bonheur", que point n’est besoin d’en posséder trop, voire qu’en avoir beaucoup est la source de tous les maux.

    Malgré sa justesse, il me semble (à tort sans doute) que ce discours ne peut provenir que de personnes qui n’en ont jamais manqué. Et je ne peux m’empêcher de penser qu’accorder peu d’importance à l’argent est un luxe que tous ne peuvent pas se permettre.

    En ce qui me concerne, j’ai cessé de penser quotidiennement à l’argent le jour où j’en ai eu suffisamment pour vivre confortablement. Avant cela, l’argent était comme une épine dans mon talon, qui se rappelait douloureusement à moi pour me dire : non tu ne peux pas, non ce n’est pas possible, ... et pour me limiter dans ma vie.

    L’argent cela peut être, selon ce qu’on en fait, une manière de passer à côté de l’essentiel, comme le soulignent Laure et Pierre, mais cela peut être aussi une façon de concrétiser nos projets sociaux et personnels.

    Une autre réflexion qui me vient à propos de l’argent, c’est la richesse de notre monde européen, qui ne se chiffre pas seulement en termes de salaires.

    Lorsque nous nous comparons aux sociétés africaines par exemple, on ne peut pas dire que la plupart des européens gagnent des sommes démesurées, au contraire, et on parle à juste titre de gens qui doivent vivre au dessous du "seuil de pauvreté".

    Par contre nous faisons partie d’un système social qui met à la disposition de la plupart d’entre nous des transports collectifs, l’eau à portée de robinet et la possibilité d’en utiliser plus de 200 litres par jour, l’électricité dans chaque maison individuelle, etc.

    Lorsque je prends le temps de m’y arrêter, il me semble que la plupart d’entre nous a la possibilité de mener un train de vie de "nabab" simplement parce que nous sommes nés dans des pays "privilégiés". Ce confort impressionnant et non chiffré en termes monétaires nous semble un simple "minimum vital. Pour moi, c’est cela "être riche".

    • Fernand Répondre

      Bravo Nikky, voilà au moins un avis sensé et logique. Toutes ces grandes théories sur l’argent, beaucoup ou peu ? Sur le travail un luxe, un droit,une obligation ? Me font vraiment rire." Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front" est un proverbe qui était et sera à nouveau d’actualité. Toutes ces réflexions sur le bien fondé du travail et de l’argent est effectivement un language de pourris gatés. Très prochainement, les Européens devront à nouveau se retrousser les manches. Alors ce bavardage ne sera plus d’actualité.

  • Claude (FIJ) Répondre

    Petite anecdote flash-back... Quand j’avais une quinzaine d’années, mon père me demanda s’il pouvait me confier un secret que je ne devrais répéter à personne sous aucun prétexte. Sûre de moi, je lui fis la promesse que ce qu’il me dirait resterait entre nous. Il me raconta alors sur un ton solennel qu’il venait de gagner une somme astronomique au Lotto ! Peu crédule, je mis dans un premier temps sa parole en doute, pensant qu’il voulait tester ma naïveté. Loin de se démonter, il poursuivit l’histoire en n’essayant nullement de me persuader mais en m’assurant qu’il disait vrai. Ce détachement eut l’effet escompté et je finis par le croire, ébahie que cela lui soit arrivé, à lui ! Nous en vînmes doucement à discuter de ce qu’il allait faire de tout cet argent. Sûre qu’il n’oublierait pas de nous faire parager cette chance incroyable, j’imaginais déjà tout ce que j’allais bientôt pouvoir m’offrir d’extraordinaire. Ma liesse fut de courte durée : mon père m’avoua qu’il n’avait pas vraiment besoin de cet argent, qu’il avait bien réfléchi et qu’il allait faire don de la totalité à des oeuvres carritatives. Je n’en crus pas mes oreilles !! Etait-il devenu fou ? La TO-TA-LI-TE ?? Aux arguments que j’avançais tentant de le faire changer d’avis, il répondait inlassablement la même phrase : mais serai-je plus heureux quand j’aurai acheté ça ? Est-ce que ma vie changera fondamentalement lorsque j’aurai voyagé si loin ? Est-ce que je me sentirai mieux si je dépense cet argent à des choses matérielles ? Et peu à peu, toutes mes oppositions tombèrent les unes après les autres : une nouvelle voiture ? La sienne roulait bien ! Du matériel hi-fi performant ? Celui qu’il avait lui suffisait amplement ! Des voyages au bout du monde ? Il détestait l’avion ! Une maison ? Il n’avait pas l’envie de se fixer alors et préférait rester locataire et libre de déménager au gré de ses envies !... Je dûs me rendre à l’évidence : il ne changerait pas d’avis : l’argent ne le rendrait pas plus heureux, il l’était déjà (ou semblait l’être) et le serait encore plus s’il allait au bout de ses idées en en faisant profiter d’autres qui en avaient plus besoin que lui... Je repartis, un peu triste tout de même et avec ce secret lourd à porter mais je tins parole. Petit à petit,de cette histoire, je tirai 2 conclusions : oui, sans doute mon père avait-il raison : l’argent ne faisait pas le bonheur, il avait su m’en convaincre. J’en pris conscience au fil du temps tout en sachant que je n’en manquais pas pour la vie que je menais. Certes, à diverses époques, il m’a souvent fallu postposer mes envies mais j’ai eu la chance de les réaliser plus tard, les savourant encore mieux sans doute, le plaisir d’y accéder s’étant fait attendre... Et la seconde conclusion, vous dites-vous ? Il a fallu plus de 10 ans avant que j’apprenne la vérité : mon père n’avait pas gagné ! Et moi, pendant tout ce temps, j’avais réussi à garder le secret ! 😉

    • Françoise V. Répondre

      Merveilleux ! On a envie de parodier approximativement La Fontaine :" De trésor point de caché, mais le père fut sage de leur apprendre avant sa mort que le travail (à remplacer par un mot au choix) est un trésor"

    • Laure Répondre

      Quelle belle histoire Claude ! C’est une jolie façon de faire réfléchir ses enfants sur des questions essentielles ! Quel chouette Papa !

      Concernant le Lotto, j’ai aussi eu une petite expérience. Un de mes amis revenant des Etats-Unis avait ramené avec lui plusieurs jeux à gratter.
      Nous étions plusieurs a en avoir reçu un. Je fus la plus rapide à gratter... Non, impossible... le montant inscrit s’élévait à plusieurs milliers de dollars ! Je n’y croyais pas, je ne parvenais plus à réfléchir... Qu’allais-je faire avec tout cet argent ? J’étais toute excitée, je faisais des bons dans toute la pièce, incapable d’articuler un mot !
      Les autres personnes assises autour de la table terminèrent de gratter... Nous avions tous gagné la même somme ! Comment était-ce possible ? Un miracle ? Notre ami américain ne pouvait plus contenir son rire... C’était un canular... de faux jeux à gratter !!!!
      Ah, la bonne blague !!!! Il avait réussi son coup, nous étions tous tombés dans le panneau !
      Ce qui me reste de ce canular, c’est la sensation que j’ai ressentie pendant ces quelques courtes minutes... je sais ce que ça fait de gagner beaucoup d’argent d’un coup ! J’avoue que c’est génial, un instant de bonheur intense ! Un très beau souvenir... Pour l’argent, pas de regrets ! Je crois que ça doit être très difficile de gérer un gain si important et si inattendu !

    • dadu Répondre

      Version du papa :
      Ma chère Claude,
      Javais oublié cette anecdote, mais je ne la renie pas pour autant. Oui, c’était une façon de te faire réfléchir d’une part et de tester ta résistance à un secret qui devait être gardé.
      J’ai été comblé au delà de mes espérances. Je crois que si un jour je gagnais une grosse somme, je pourrais encore te faire confiance pour garder le secret. Quant à la valeur de l’argent, je n’aurais aucune difficulté à te faire comprendre celle que je lui attribue, c’est-à-dire un moyen et non un but. Merci de m’avoir rappelé ce moment vieux de quelques années mais qui garde, pour nous en tout cas, toute sa valeur. Papa ( Dadu)

  • Josette D. Répondre

    Combien d’argent faut-il ? Pour vivre ? Pour « bien » vivre ? Pour vivre comme on voudrait ? Qui sait ?

    J’ai une anecdote à raconter là-dessus :

    Depuis que j’étais étudiante et que j’avais déjà « un peu » d’argent à gérer, j’avais toujours noté dans un petit cahier mes « entrées » et « sorties ». Je crois que cela a été utile et de toute façon j’aimais ce côté « petite compta ».

    J’ai fait cela pendant des années.

    Petit à petit, nos moyens se sont améliorés, il fallait faire moins attention et ... mon mari n’était pas tellement « notes ». Alors je ne l’ai plus fait.

    Des années après, n’ayant plus de travail ni de mari et ayant pris forcément de l’age, j’ai commencé à réfléchir « pension », « donation » etc. J’ai consulté quatre spécialistes « argent » et les quatre m’ont répondu « mais, madame, il faudrait d’abord savoir de combien vous avez besoin pour vivre ». Eh bien, je ne le savais plus !

    Pas de problème, je vais le calculer. »Excel » m’a aidée. Je prenais tous mes extraits de banque de l’année précédente et je les mettais dans les cases correspondantes d’un petit programme « budget ». Autant pour la nourriture, autant pour des livres, les vacances, les assurances etc.

    J’aimais bien faire ça. Au bout de... la somme. Facile. Mais... La surprise ! Tant que ça ! Pas possible ! Je devais m’être trompée !

    Je refais la même chose pour l’année avant. Pas mieux, au contraire.

    Je me dis que je vais prendre la moyenne sur trois ans et je calcule également l’année précédente. Encore pire. C’était l’année où la moitié des extraits était encore en Francs Belges, le reste en Euros. Je me dis que je me suis trompée et que quelque part j’ai multiplié par 40,3399 au lieu de diviser. Je recommence le tout mais non, c’était bien juste.

    J’étais effrayée. Je dois diminuer quelque part. Mais où ? Où est-ce que je pourrais, ou voudrais, diminuer ?

    Bien sur, je pourrais vendre ma maison et aller habiter dans un petit appartement, mais ...
    Bien sur je pourrais manger plus souvent du haché et moins de steack , mais ..
    Bien sur, je pourrais rester à la maison et ne plus voyager, mais ...
    Et ne plus acheter de livres, et avoir une voiture plus petite et ...

    Mais non, j’ai trouvé ! Le poste, de loin le plus important, c’est « cadeaux ». Cadeaux à ma petite famille. Cadeaux pour la naissance, cadeaux pour la communion, cadeaux pour les anniversaires, cadeaux à n’importe quelle occasion. Ca peut être une nouvelle salle de bain, un nouveau toit, une nouvelle chambre ...et j’en oublie.

    Ouf, je suis sauvée. Là, c’est sur, je peux diminuer.

    • Françoise.V. Répondre

      Peut-être faudrait-il distinguer la misère et la bohème.

      Difficile de croire qu’il est tellement épanouissant de consacrer, chaque jour, la majorité de son temps aux mêmes problèmes de survie : où s’abriter ? que manger ? où dormir ? où se laver ? A considérer le style et l’orthographe de Pierre, on se dit qu’il a dû bénéficier d’une excellente scolarité, celle que permet l’aisance matérielle des parents... Il semble aussi avoir pu rentrer, lorsqu’il l’a souhaité, dans le camp des "nantis". Tous les miséreux ont-ils cette possibilité ?

      Par contre, je crois qu’une vie de bohème, vécue avec le minimum vital, peut épanouir certains. Non parce qu’ils sont pauvres, mais parce qu’ils ont donné un sens à leur vie. Ils ne vivent pas pour gagner de l’argent, encore et toujours plus d’argent pour acheter encore et toujours plus de choses encombrantes et souvent inutiles... Ils vivent pour se réaliser à travers quelque chose : une oeuvre, une action...

      Et s’il existait une voie médiane ? Une vie où l’on gagne assez pour pouvoir penser à autre chose qu’à l’argent...une vie à laquelle on essaie de donner un sens, vaille que vaille ?

      • Pierre Répondre

        Mon père était sous-off de carrière (une horreur !) et ma mère était ouvrière. La maison était ouvrière aussi, avec les toilettes dans la cour. Ma scolarité a été plutôt médiocre. Il n’y a pas de nantis dans la famille. J’ai rencontré mes premiers nantis à l’université (que j’ai pas finie d’ailleurs). Les nantis m’ont beaucoup fait rire mais ils ne m’ont vraiment pas donné l’envie de devenir riche ! Par exemple, je trouvais les piscines privées trop petites et pas toujours bien chauffées...

        Encore une chose : "le style et l’orthographe" ne disent rien de l’origine sociale... 😉

  • Danielle Répondre

    Toute petite fille après le déjeuner Papa me donnait une pièce de 25 centimes (avec un trou au milieu, très pratique pour y mettre son petit doigt). Aussitôt, je courrais au magasin en face pour m’acheter un bonbon.
    Message implicite : l’argent sert à acheter un bonbon.
    Un peu plus tard, un jour de l’an, ma grand’mère nous donne les étrennes, 100 francs à mon frère ainé et 5 francs pour moi.
    Message implicite : l’argent sert à humilier.
    Adolescente, Papa me faisait payer mes communications téléphoniques hors zone.
    Message implicite : on ne peut pas utiliser le téléphone sans payer...

    Une fois adulte je me retrouve de l’autre côté de la barrière. Je m’aperçois qu’il faut défendre ses droits quand on travaille pour gagner de l’argent. Qu’il faut se faire respecter pour recevoir un salaire correct, être payé à temps et vérifier si les sommes retenues pour la sécurité sociales, les impôts sont correctes.
    Et puis nous voilà citoyens : où passe cet argent durement gagné que nous prend l’Etat ? Il y a de quoi s’intéresser à la politique...

    Et où est passé l’idée que l’argent c’est pour s’amuser ? au casino ? attention à la dérive...

    J’ai connu un couple de Hollandais qui, chaque mois, préparait des enveloppes, une pour le loyer, une pour l’alimentation, une pour les transports, etc. et enfin une pour l’épargne. Quand l’enveloppe était vide avant la fin du mois, on arrêtait les frais !
    Bon, c’est peut-être excessif mais je crois bien qu’il faut prévoir et vraiment gérer son argent pour éviter de se retrouver méchamment coincé.

    Nous vivons dans un environnement où l’argent est omniprésent. Il faut à tout prix (tiens !) se défendre, ne pas se laisser envahir par les soucis d’argent.

    Alors, une petite (vieille) blague pour terminer :
    Un jeune homme va chez le tailleur pour se faire faire un costume. Il exige qu’on lui fasse des poches en plastique. Il explique que c’est pour y mettre l’argent liquide.

    • Danielle Répondre

      Juste une réflexion de plus :
      J’ai lu quelque part que Marguerite Yourcenar, lorsqu’elle envisageait d’acheter quelque chose dans un grand magasin, se posait la question suivante : "serais-je vraiment plus heureuse quand je possèderais cet objet ?" C’est une excellente question à se poser, essayez, vous verrez.

      • Françoise V Répondre

        La question de Marguerite Yourcenar m’a fait sourire. J’ignorais ce détail sur un auteur que j’apprécie beaucoup. Si j’ai souri, c’est que cette question m’a rappelé une époque où un salaire et deux enfants aux études m’obligeaient à être... mettons, raisonnable dans mes dépenses. J’avais alors pris l’habitude de me poser aussi des questions avant un achat inhabituel. D’abord : cet objet m’est-il nécéssaire ? Ensuite : m’est-il utile ? Le posséder me fera-t-il plaisir ? Et enfin : ce plaisir durera-t-il plus de quelques minutes ou quelques jours ? J’ arrêtais le questionnement au premier "non" Et, le plus souvent, je renonçais, sans effort, à cet achat.

        Et j’ai bien vécu sans télé, sans micro-onde, sans surgélateur, sans chaîne stéréo,sans GSM... Par contre, j’aimais partir en vacances...en Deux Chevaux, avec mes enfants ! De beaux moments, de beaux souvenirs.

        Mais je me méfie du misérabilisme. Difficile, dans nos sociétés, d’être heureux sans argent...difficile de devoir se passer de tout luxe, de tout plaisir. Les vocations d’ascète sont rares.

    • Cécile Répondre

      Bravo, Je trouve que c’est de très interressant sujet de réflection :comment mesurer ses besoins ses envies,voir le surperflu ou pas

  • Laure Répondre

    De l’argent, il en faut, c’est sûr ! Il en faut pour pouvoir s’offrir un lieu de vie, de la nourriture, quelques vêtements,... un confort de base permettant de vivre et non survivre.
    Après, tout ce qui se rajoute, le “surplus”, dirais-je, diffère pour chacun. Pour moi, l’élément le plus déterminant est le contexte dans lequel nous évoluons. J’ai voyagé une année en Amérique latine. J’avais suffisamment d’argent pour manger, me loger et prendre le bus pour aller d’un lieu à un autre. Bref, j’avais suffisamment pour répondre à mes besoins essentiels. Mais je n’avais pas assez d’argent pour faire des excursions, pour m’acheter des vêtements, pour sortir dans des lieux “chics”, etc. Et bien, c’était tant mieux ! Grâce à cela, je ne suis pas retrouvée dans des 4x4 avec des touristes déguisés en aventuriers pour faire des excursions hors de prix ! J’ai rencontré les habitants, partager leur quotidien, tenté de vivre comme eux ! pas besoin de beaucoup d’argent pour voir des paysages splendides et de faire de magnifiques rencontres ! De plus, pour que mon sac à dos ne dépasse pas 15 kilos, je ne pouvais pas m’embarrasser de choses inutiles. Et j’avoue que j’ai dû revoir à la baisse ma conception de “l’essentiel” ! Résultat : je n’aurais jamais crû pouvoir me satisfaire de si peu !
    Je vous entends déjà : “c’est facile de se contenter de peu lorsqu’on découvre de nouvelles contrées, de nouveaux visages,...” Et en effet, ces découvertes nourrissent, remplissent tout notre être. Pas le temps de s’ennuyer, chaque jour est différent. En une journée, on a l’impression d’avoir vécu une vie. Chaque jour, on se dit : “si je mourrais aujourd’hui, ce serait pas grave !” On est tellement plein, on se sent tellement vivant !
    Etre ici en Belgique avec un travail et un salaire, les journées finissent par se ressembler, le temps passe de plus en plus vite. On passe son temps à rêver à demain, à nos prochaines vacances, à nos prochains achats... Nos sens s’endorment, notre capacité d’émerveillement se fait de plus en plus rare... c’est comme une petite mort discrète mais très puissante. Alors pour retrouver cet émerveillement vital, on achète divers gadgets pour se donner l’impression qu’on est toujours en vie ! Trop fatigué par une journée de boulot, on ne se donne pas la peine de s’écouter. De quoi ai-je vraiment besoin maintenant ? De quoi ai-je envie fondamentalement ? On étouffe nos besoins en leur offrant des cadeaux brillants mais vides, des chimères qui ne durent qu’un temps. Et on finit par oublier jusqu’à l’existence de ces besoins essentiels.
    Notre entourage... un autre problème. Ils ont tous une bagnole et pas moi, ils ont tous un ipod et pas moi, ils ont un super ordi et pas moi, elle a une nouvelle robe à chaque soirée, et pas moi, etc. Et voilà, c’est parti... Comment résister à tant de pressions ? Comment ne pas se sentir dévalorisé ? Et hop ! On tombe dans le panneau et on fait comme tout le monde pour être accepté. Alors, avons-nous réellement le choix ? Succomber ? Résister ?
    Le choix, oui, je crois que nous l’avons ! MAIS il faut du courage, de la ténacité et un grand contrôle de soi-même. Il faut aussi continuellement se rappeler où se trouvent nos priorités et surtout se rappeler comment nous voulons mener notre vie. Malheureusement, on ne se donne pas souvent le temps pour se remettre en question et l’engrenage du “toujours plus” est vicieux... on ne le détecte que quand il est déjà bien installé et qu’il se délecte de notre dépendance misérable ! Esclaves de nos possessions matérielles, nous passons notre vie à passer à côté de la vie. Il faut que ça cesse !

    • Michèle Répondre

      Waouw, Laure, ça c’est un sujet qui t’as inspiré ! Et moi, est-ce qu’il m’inspire ? J’avoue, pas des masses. Mais, bon c’est vrai, j’ai eu de la chance, uniquement de la chance. Pour différentes raisons, je n’ai jamais manqué de rien. Maintenant je pourrais avoir des rêves. Les rêves que certaines personnes que je connais ont et parfois réalisent : une résidence secondaire qui permet de s’échapper autre part dès que possible ; à chaque congé scolaire, partir, partir loin : pendant l’hiver belge, là où c’est l’été. Pendant l’été belge, là où il n’y a pas trop de monde. Et n’importe quand dans l’année, partir là où on est déconnecté, comme toi, Laure, de son quotidien qui si on n’y prend pas garde risque de nous tuer tous à moins que ... A moins que le quotidien aie un sens, un sens que je ne pourrais pas trouver dans les voyages plus ou moins lointains. Un sens qui dépasse le "vivre pour survivre". Ma richesse et ma chance c’est d’avoir trouver ce sens : une famille et une occupation professionnelle qui donnent un sens à ma vie.

    • Yaël Répondre

      Je suis tout à fait d’accord avec Laure.
      Rompre le processus d’esclavage... sans pour autant devenir ascète !
      Réfléchir à ce qui donne réellement du sens et du bonheur dans la vie... Ca peut-être quelques fois un nouveau pull, d’autres fois, une paquerette cueillie au cours d’une ballade, d’autres fois encore, l’impression de s’être réalisé pleinement dans une activité ou d’avoir fait une rencontre extraodinaire, douce, chaleureuse ou passionante. Si on fait le décompte, souvent les plaisirs matériels passent derrière tous les autres plaisirs. Cela, il faut s’en rappeller et casser l’habitude de consommer de manière compulsive !
      L’argent, il en faut... pour tout ce qui est utile, pour réaliser des rêves, pour faire plaisir aux autres, pour se faire plaisir à soi... mais il n’en faut pas des tonnes... loin de là !

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